Teindre avec des plantes c’est créer un lien avec la nature, apprendre à reconnaitre les plantes au bord des chemins, savoir leurs noms, leurs propriétés médicinales, tinctoriales. Mais aussi ralentir pour faire des tests et être en mesure de créer ses propres couleurs.
Rassembler les végétaux, couper, hacher finement ou broyer, faire des décoctions, filtrer, mouiller les tissus, immerger dans les bains de teinture, mélanger, laisser refroidir, étendre les étoffes de Lin, patienter… et bien d’autres étapes encore sont nécessaire au processus de teinture naturelle que je pratique dans mon atelier de la Drôme à Rochefort Samson, en France.
La couleur végétale contient plusieurs molécules colorantes, ce qui crée d’immenses nuances
colorées différentes, au grand plaisir des yeux.
Mon inspiration
Chaque lecture, chaque promenade, chaque découverte de plante se transforment en aventure et aiguisent mes sens. Ceci me permet de retranscrire cette prise de conscience que respecter la nature, c’est nous protéger.
… un vieux portail rouillé pris dans le lierre, des pierres sèches à l’ombre d’un énorme tilleul, une petite Aigremoine fièrement dressée, les feuilles sèches du châtaignier qui jonchent le sol, les fleurs des cosmos qui dansent au vent… toutes ces merveilles de notre monde m’inspirent et me donne de l’enthousiasme à continuer ma route à travers les chemins de travers.
La reconquête du Sacré
… En plein voyage d’exploration à travers la montagne de livre qui m’entoure, me voilà désormais face à mon « pourquoi » : offrir une âme à notre génération à travers cet artisanat alchimique.
Mes recherches
Que ce soit pour honorer les dieux ou les morts, signaler les prestiges, fêter une naissance, une union, séduire, dessiner, peindre, écrire… partout, toujours, la couleurs a été espérée.
Pour accéder aux teintes dont ils rêvaient, les hommes ont su découvrir des pigments et des colorants souvent profondément cachés dans des végétaux, des minéraux, des mollusques, des champignons ou des insectes.
Ils sont parvenus à mettre en oeuvre des techniques compliquées, dangereuses ou repoussantes pour accéder à des rouges profonds, à des jaunes lumineux, aux plus beaux bleus.
« … Les guerriers samuraï choisissaient la teinture à l’indigo de persicaire car le tissu, une fois teint, devenait anti-bactérien mais repoussait également les insectes et les serpents…
Les toiles de bateau, en europe, étaient cachoutées, enduites d’une solution de tanins catéchiques couleurs briques, provenant d’un arbre de la famille des acacias pour rendre le tissu imputrescible…
En inde, une branche de l’ayurveda, l’ayurvastra, considère que teindre les vêtements avec les plantes médicinales est une façon de soigner, en absorbant leurs propriétés par les pores de la peau… »
« J’ai été content de moi lorsque j’ai découvert que le soleil, par exemple, ne pouvait pas se reproduire, mais qu’il fallait le représenter par autre chose… par de la couleur. »
Paul Cézanne
Une ambiance et une sérénité
Les tissus teints avec des plantes accompagnent l’humain depuis la nuit des temps et se patinent, tout comme lui.
Chaque ethnie a ses plantes favorites, médicinales et/ou tinctoriales, pour mieux créer une connexion entre l’humain et le monde végétal.
